Il lui marche dessus toute la journée
Sur le goudron ou dans le métro
Pas une seule pause, pas un seul arrêt
Elle se retrouve le béton contre la peau
Aucun bruit malgré la souffrance
Les lacets serrés il n’y a de délivrance
Après avoir laissé leurs traces
Sur le cuir les marques ne s’effacent
Pas vraiment de forme de respect
Considérée comme un simple objet
Cela ne devrait pas être pardonné
C’est comme Cendrillon, sans château
Encore une fois le béton contre la peau
Il lui marchera dessus de nouveau
Ruines
Elles voient le temps passer
Les lumières de la ville défiler
Les rides deviennent végétales
Peu à peu, doucement, tendrement
Perdent leur beauté architecturale
Attendant leur dernier amendement
La marque de passage de personnes
La visite de quelques vieux amis
Ne suffisent pas à tromper l’ennui
Tout s’écroule quand la cloche sonne
Rattachés au passé, ayant fui le présent
Les gouttes d’eau crèvent le plafond
Viennent rafraîchir les mains du printemps
Un lieu chargé d’histoires devenues illusions
Chaque matin une faible illumination
Quand le grand âge produit la perfection
Je vous ai aimé durant une valse à mille temps
Aujourd’hui a deux, tels de vieux amants
C’est entre vos lignes que je me sens vivant
Que je retrouve la tendresse de ce moribond
Ultime quête de votre mère et ses bonbons
Et cette pendule qui vous a attendu
Si seulement vous ne m’aviez pas quitté
Bien que je vous ai aimé et écouté
Rien qu’un peu plus de cet amour absolu
Et on vous retrouve chez ces gens là
L’ivrogne finira dans le port d’Amsterdam
La Rue
Comme d’habitude, le mendiant
Il traîne sa carcasse presque nue
Toute la journée dans la rue,
Demandant l’argent au passants.
Sortant des magasins du coin,
L’autre, passe en le méprisant
Puis rejoint ses appartements
Il le laissera dans sa faim.
Il continuera à errer .
Obscurité et luminaires.
Il n’aura jamais à mendier
Je ne reste pas indifférent
Sous cette clarté lunaire
Je vais lui casser quelques dents
La mer douce, accueillante
La terre rude et méprisante
La mer un monde de l’haut de là
La terre que l’on connaît déjà
La mer parfois chaotique
La terre toujours drastique
La mer qui accorde milles pardons
La terre, un ego aussi haut que son plafond
La mer et ses milles trésors
La terre et son infini quête d’or
La mer qui prends soin des siens
La terre qui s’en occupera demain
La mer avec sa faune et sa flore
La terre ou il ne reste que la mort
Synesthésie
Des pièces rouges, un gobelet
Une petite orange en repas
Liquide jaune pour s’évader
La teinte verte des trois pois
Les larmes de cet iris bleu
Sans toit, sous le ciel indigo
Sa pureté dans le violet du feu
Dans un pré, tout un tas de moutons
Les moutons guidés par le chien
Le chien guidé par les cris et le bâton
Mais pour avoir le ventre plein
C’est à celui qui suit le plus vite
Les derniers auront les miettes
Alors certains tentent la fuite
La barrière, elle, reste muette
Ils ont soif de vie, de liberté
Mais le tyran a détruit la paix
Alors la nuit tombe sur ce monde de cons
Pour s’endormir, il recompte ses moutons