Alexandre Soljenitsyne est un écrivain russe né en 1918. Ses nombreuses critiques du régime stalinien l’enverront directement en prison puis au Goulag, ce qui le marquera à vie et influencera tous ses ouvrages. Une journée d’Ivan Denissovitch, un roman dépeignant la vie au camp de travail, le rendra mondialement célèbre, ce qui le poussera à dévoiler le système concentrationnaire soviétique au grand public. Aujourd’hui, nous allons parler d’un de ses livres les plus connus, Le Pavillon des Cancéreux. Publié en 1968 en Italie à cause des nombreux refus par des maisons d’édition soviétiques, cet ouvrage nous immerge dans le service de cancérologie d’un hôpital en Ouzbékistan. Le récit débute par l’arrivée d’un haut fonctionnaire du parti communiste, Paul Roussanov, dans le pavillon des cancéreux, suite à une tumeur.
Comme de nombreux ouvrages du réalisme russe, on retrouve dans les personnages un panorama de toute la société (parmi les patients, berger et professeur se côtoient), et on découvre au fil du roman les histoires des médecins, des infirmiers et des patients du service. Paul porte d’abord un regard sévère sur ses compagnons d’infortune, qu’il prend de haut car, après tout, il a un rôle important dans le parti. Mais plus le temps passe et plus son opinion sur la vie change. La maladie frappe sans distinction et des personnages aux caractères très opposés ont souvent beaucoup à apprendre les un des autres. Le roman se focalise sur les connexions entre personnages, mais aussi sur le sens de la vie à travers la maladie, la souffrance et la dignité humaine.
Ce livre est assez long, à l’instar des autres ouvrages de l’auteur comme L’archipel du Goulag ou La Roue Rouge, ce qui peut paraître (à première vue) assez déconcertant étant donné que toute l’action prend place en un seul lieu, le service de cancérologie. En réalité, ce n’est pas dérangeant étant donné la complexité de l’écosystème dans lequel Soljenitsyne nous plonge. Une poignée de personnages et un unique endroit suffisent à présenter le bilan de la société russe des années 50, vous ne regretterez donc pas le temps passé sur ce livre !
Image : Alexandre Soljenitsyne
Crédit : AFP
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